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  • Photo du rédacteurAlyson

Toi sage-femme et moi, doula

A l’université de Lausanne, on m’a appris que les vocations n’existaient pas.

Cependant, depuis toujours, j’ai été «tiraillée» entre le désir d’enseigner aux enfants et le désir d'accompagner les femmes à mettre au monde ceux-ci. 

Clairement, je ne sentais pas l'appel à devenir LA sage-femme. Je savais que ma place était en classe avec des enfants. Mais j'avais un besoin malgré tout à aller dans cette direction là... Je sentais que j'avais quelque chose à vivre avec et pour des femmes sur le chemin de la maternité. On peut donc dire que comme certaines femmes se font appeler à être sage-femme. Moi j'ai été appelée à être doula. 

Etre doula est l’essence d’un échange sacré. Etre sage-femme est l'essence d'un échange sacré.  

La grossesse, l’accouchement ou le post-natal sont des moments uniques et sont souvent rares dans la vie d’une femme. Ils sont donc, immanquablement, privilégiés. 

C’est le genre de moment où l’être humain est face à lui-même et où il ne peut pas s’ignorer. La femme est invitée, à partir du jour où elle tient la vie  dans le creux de son être, à se tenir face à elle-même et face à ses responsabilités. Elle se tient en miroir à la vie. La vie dans son aspect le plus brut et vrai. 

Ces instants sont des cadeaux car on nous permet de sentir la puissance et la force de la nature et de la vie. 

Savoir que je peux en tant que doula accompagner ces femmes, ces couples, ces bébés, durant ces 3 phases privilégiées est donc un honneur. C'est un honneur aussi pour la sage-femme! Au fond elle travaille pour la vie et moi, doula, je suis au service de la vie.



Seulement, aujourd'hui,notre société, notre façon de fonctionner, fait qu' il n'y a que les sages-femmes indépendantes et libérales qui ont la chance de pouvoir vivre ce beau cadeau intégralement. Les sages-femmes hospitalières étant accompagnatrices durant l'accouchement perdent leur place en post-partum ainsi qu'avant la naissance. Certaines sages-femmes indépendantes suivent avant et après l'accouchement mais ne le font pas pour le jour de la naissance. Enfin, il n'y a donc qu'un petit nombre d'intrépides, de tenaces, de rebelles et puissantes sages-femmes qui officient alors durant ces 3 phases de la maternité en Suisse et qui sont donc des sages-femmes "globales".


Lorsque vous en tenez une, il est important de la garder, de la protéger tel un diamant brut qui n'est pas taillé. Il y en a peu. Elles sont rares. Il est important alors qu'elles ne disparaissent pas. Il est même important de motiver certaines nouvelles sages-femmes à se lancer dans la pratique "globale" , comme on dit. 

Cette sage-femme si tu l'as trouvée, est précieuse. Oui, car elle est la gardienne de la naissance naturelle. Elle aide la femme à retrouver son pouvoir d'enfantement. Elle fait en sorte de te guider et de te laisser un maximum sur le chemin d'une naissance physiologique. Car cette sage-femme sait. Elle connaît la femme sur le bout des doigts, voir des ongles! Elle sait quand un travail est normal et quand il présage plutôt une complication. Elle sait car c'est une femme qui écoute. Elle écoute la mère, le bébé. Elle est à l'écoute et elle sait répondre aux besoins de ceux-ci afin que tout puisse se passer au mieux dans cet espace sacré de la vie et elle sait.... Elle aidera la maman à donner la vie et le bébé à naître. 


La doula, elle sait que tu peux donner la vie, elle n'a aucun doute en tes capacités à enfanter en connexion avec l'univers. Elle te guidera pour te recentrer sur tes grands pouvoirs féminins. Elle t'écoutera toi et ton conjoint et vous accompagnera dans vos choix quels qu'ils soient. (Accouchement naturel ou pas, césarienne programmée ou non etc...) avec le coeur et la bienveillance. La sage-femme est une professionnelle de la santé. La doula,elle, ne fait rien. Elle est juste discrète, singulière dans sa façon d'accompagner les parents et "experte" de l'information sur la physiologie de l'accouchement. 

Toutes sages-femmes cherchent à donner des infos aux parents afin que ceux-ci puissent réfléchir et ainsi se positionner et devenir responsables et acteurs de la naissance de leur enfant. 

Toutes les doulas cherchent à donner des infos aux parents afin que ceux-ci puissent réfléchir et ainsi se positionner et devenir responsables et acteurs de la naissance de leur enfant. 

La doula va aider une femme à vivre sa grossesse, son accouchement, sa maternité le plus en accord avec elle-même, ses convictions et ses désirs. La doula va aider un homme à vivre sa futur paternité le plus en accord avec ses convictions, ses désirs et ses besoins, à accompagner sa femme durant l'accouchement, à trouver sa place de mari, de père dans le respect et l'écoute. C'est pour cette raison que la doula ne se positionnera pas à la place des parents. Aucune prise de position n'est possible.  Elle ne sera pas la gardienne du respect des désirs de la maman/papa. Elle sera la gardienne du bien-être et de l'environnement de celle-ci afin que l'accouchement puisse se dérouler aux mieux des besoins et des envies du couple dans le domaine du possible.  

La doula aidera la famille (parents, bébé, aînés) à se trouver et à vivre aux mieux ces premiers instants (repas, lessive,...) et ses premiers mois de vie. La doula étant elle-même mère,  à cette présupposée de connaître le chemin. Elle est donc un tuteur pour le couple empruntant et découvrant le chemin de la parentalité. 

En fait, la doula travaille au service de la vie et pour la vie. Et la sage-femme travail au service de la vie et pour la vie. 

Autant se dire que nous avons de grands points communs l'une et l'autre. Cependant, nous sommes très différentes et pourtant, si complémentaires!  

Si l'une et l'autre savent se voir d'âme à âme et de coeur à coeur... Il n'y aura pas service et accompagnement plus efficace et réussi. Personne ne vole le métier de l'autre, chacun trouve sa place. 

Le respect est profond de la part des doulas pour le métier de sage-femme. Il n'y a sans doute pas meilleur alliée que la doula et les parents en la cause, la reconnaissance et les droits des sages-femmes. 

J'ai la chance personnellement de vivre une collaboration incroyable avec une sage-femme libérale de ma région. J'aime découvrir et apprendre d'elle. J'aime qu'elle ose s'appuyer et m'utiliser car c'est aussi à cela que je sers. J'aime nos échanges et nos visions de la maternité, de l'enfantement, de la parentalité....J'aime apprendre d'elle et j'aime quand elle me dit apprendre de moi.  J'aime ce travail en collaboration, en alliées... l'une à l'autre et l'une avec l'autre. J'admire son travail. J'admire qui elle est. Je ne suis pas en concurrence puisque je suis au service de la vie et elle aussi. Nous assurons ensemble un accompagnement digne, respectueux en nous nous engageant complètement. La dualité n'a pas raison d'être, la concurrence et la compétition non plus. 

N'ayons pas peur de qui et de ce que nous ne connaissons pas. Arrêtons d'écouter l'expérience de la collègue qui connaît une autre collègue qui connaît une autre collègue sur les doulas, ou sur cette sage-femme libérale "globale" .....blabla.... 

Non! Il faut vivre l'expérience! Se laisser tenter une fois par un partenariat.

N'ayons pas peur de la différence.N'ayons pas peur de se faire bousculer dans son quotidien ou sa façon de faire.  Voyons les compétences de chacune afin d'améliorer le suivi des parents. 

Et vous parents, ....ça vous dis d'être suivi ainsi?

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